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Vélo : bénéfique pour la santé, même dans une grande ville polluée


Les bénéfices liés à l’activité physique sont supérieurs aux risques associés à l’inhalation de polluants atmosphériques.

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Un Vélib’ dans les rues de Paris, en septembre 2014.
(Crédit : AFP)

Plus d’excuse pour ceux qui rechignaient à pédaler en ville sous prétexte d’éviter la pollution. Même en tenant compte de l’effet néfaste de la pollution atmosphérique (et du risque d’accident pour les cyclistes), la pratique du vélo dans une grande ville reste bénéfique pour la santé.

C’est en tout cas ce qu’affirme une étude publiée dans la revue «Bulletin épidémiologique hebdomadaire» (BEH) de l’Institut de veille sanitaire (Invs). En effet, les effets positifs liés à la pratique du vélo sont supérieurs aux risques associés à l’inhalation de polluants atmosphériques.

L’étude a été menée à Barcelone dans le cadre d’un programme de recherche européen baptisé Tapas. Plusieurs scénarios ont été étudiés dans l’agglomération qui compte 3,2 millions d’habitants, afin de mesurer l’impact pour la santé de l’introduction en 2007 d’un réseau municipal de vélos en libre service. «Quel que soit le scénario, les bénéfices pour la santé liés au passage d’un mode de transport passif à un mode de transport actif sont largement supérieurs aux risques associés à une augmentation de l’inhalation de polluants atmosphériques et à une plus grande exposition aux accidents de la route», a estimé la chercheuse française Audrey de Nazelle (attachée à l’Imperial College de Londres) à l’origine de l’étude.

Plus de vies épargnées grâce au vélo que de décès liés aux polluants

Toujours selon l’étude, le système de vélos en libre-service «aurait permis, en augmentant l’activité physique des individus d’épargner 12 vies par an contre une augmentation de 0,03 décès par an dus aux accidents de la circulation et 0,13 décès par an liés à une inhalation plus importante de polluants» durant ces trajets.

La pratique du vélo et de la marche à pied a un impact positif direct sur la santé. Pour ce travail, la chercheuse a évalué l’effet bénéfique d’une activité physique accrue par ces déplacements sur les maladies cardiovasculaires, démences, diabètes de type 2 et cancers du sein du côlon.

Plus de vélos veut aussi dire moins de pollution

En outre, la pratique du vélo et de la marche bénéficie non seulement aux cyclistes et marcheurs mais aussi à la population générale d’une ville en réduisant le niveau de pollution, souligne l’étude. Par exemple, «la mise en service des vélos en libre-service à Barcelone a conduit à une réduction des émissions de CO2, estimée à 9.000 tonnes chaque année».

Toutefois, les bénéfices sur la santé de la population générale d’un air un peu plus pur sont «beaucoup moins importants que les bénéfices liés à l’activité physique» du vélo et de la marche pour ceux qui les pratiquent, indique ce travail.

En France, la mise en place d’une indemnité kilométrique versée aux salariés cyclistes par des employeurs volontaires devrait encourager la pratique du vélo.

Le Parisien, 6 octobre 2015

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