Un passionné de vélos a forcément…. un vélo. Mais parfois, il peut en avoir plusieurs, ce qui est mon cas. Cependant, loin de moi l’idée d’une lubie ou les symptômes d’un GAS (Gear Acquisition Syndrome, syndrôme de l’acquisition de matériel). Aussi étonnant que cela puisse paraître, chacun a son histoire et sa raison d’être.
Dans cet article, je vais résumer chacune, et essayer d’expliquer en quoi chaque deux-roues a sa spécificité.
Mon vélo principal : un VTT Rockrider 960
Etant initialement un VTTiste, il est naturel que mon vélo principal soit un VTT. Il s’agit du vélo qui me permet de vivre ma passion, celui que j’utilise que je veux rouler pour le plaisir et donner le meilleur de moi-même, celui qui m’accompagne quand vient le moment de faire une sortie.
Le modèle choisit est un Rockrider 960 de Décathlon, acquit en 2017. A ce jour, il est un peu le vélo ultime pour moi, parmi tous ceux que j’ai possédé, dans la mesure je l’ai minutieusement choisi… et désiré.
En effet, à cette période, mon cahier des charges était simple : il me fallait un cadre en carbone, une fourche Rock Shox Reba au minimum, des roues 27,5″, une géométrie typée XC et… un look qui ne se contente pas de l’ordinaire.
Le choix du format 650B pour les roues peut paraître étrange alors que les 29er constituaient la norme pour les crosseurs, mais c’est mûrement réfléchi : je souhaitais avoir un VTT roulant comme le sont les 29″, mais capable de conserver la nervosité et les relances d’un 26″.
C’est en 2013 que j’ai essayé pour la première fois un VTT équipé de roues de 27,5″, et c’est depuis ce jour que ce format fut une évidence pour moi.
C’est un peu subjectif car je reste un fan de longue date de Décathlon, mais la sortie du premier VTT de XC en carbone à roues de 27,5″ de la marque, le Rafal 760, a été un véritable coup de coeur ! Il réunissait tout ce que j’attendais !
Déjà, le look : son collier de selle original lui donne une allure proche du triple-triangles typique de GT. Ensuite, il était l’un des rares à proposer le format 650B.
Et son niveau d’équipement était exactement ce que je souhaitais, avec une transmission Shimano Deore XT 2×11 et une fourche Rock Shox Reba. Une concession était faite sur les roues, mais les Mavic CrossRide, certes d’entrée de gamme, restent relativement correctes.
Seule la géométrie n’était pas exactement au niveau souhaité : dessiné pour être à la fois extrême et grand public, le cadre du Rafal 760 fait des compromis pour le rendre plus confortable et moins élitiste, notamment sur la longueur des bases. Et je dois admettre que le Scott Scale était plus alléchant sur ce point.
Mais cela n’empêche pas le Rafal 760 d’être rudement efficace, et son look gardait ma préférence.
Seulement voilà : bien que ce VTT était exactement celui dont je rêvais, les 2000€ demandés par Décathlon pour son achat constituaient un sacré frein. Et de tergiversions en hésitations, ce modèle a fini par ne plus être disponible… remplacé par le Rockrider 960, 20% moins cher !
C’est ainsi que ce modèle est désormais celui qui m’accompagne dans toutes mes sorties vélo, et en l’occurence VTT.
Le VTT alternatif : le Big Rockrider 5.3
Soyons honnêtes : ce vélo, je pourrais très bien m’en passer ! Seulement voilà, je l’ai obtenu à la suite d’un concours organisé par B’Twin, la marque vélo de Décathlon, et il représente bien plus pour moi qu’un simple VTT.
Ce vélo tout terrain à roues de 29″ est un modèle pour « pratique régulière », selon la description de B’Twin. Lourd et plutôt pataud, il n’est pas aussi nerveux et performant que le Rockrider 960, évidemment. En revanche, la taille de ses roues lui offre un confort de premier ordre, ainsi qu’une stabilité exemplaire.
Il était initialement équipé d’une transmission SRAM X5 3×9 vitesses et de freins à disques mécaniques, que j’ai remplacés par la transmission SRAM Gx 11v et les freins SRAM Level du Rockrider 960.
J’utilise ce vélo sur les randonnées « tranquilles », quand je roule en groupe sur des sorties loisir. Le mono-plateau convient parfaitement à ce genre de vélo pour ce genre de situation.
Le vélo de l’inter-modalité : le Dahon Ios S9
Inter-modalité ? Kesako ?
Il s’agit de l’utilisation de plusieurs modes de transport lors de ses trajets. Et ça, un francilien le vit forcément, quand son trajet domicile-travail est réalisé avec un bus, puis un métro, puis un RER, sans compter peut-être la voiture…
Cela faisait plusieurs années que je regrettais de devoir faire un détour dispensable vers le centre de Paris, juste pour faire une correspondance entre deux lignes de RER, et un jour je me suis demandé si utiliser un vélo ne me permettait pas de couper et de gagner du temps.
L’idée était d’utiliser à la fois les transports publics et le vélo, en pensant notamment aux Vélib. Mais ces derniers présentent les inconvénients d’être lourds et peu performants, là où je devais impérativement trouver une solution pour gagner du temps, et surtout, ils ne sont pas nécessairement toujours disponibles là où j’en ai besoin.
C’est en partant de ces constats que j’ai pris la décision d’opter pour vélo pliant, que j’emporterais dans le RER, et après quelques essais d’itinéraire, il est apparu que le plus efficace était de remplacer une correspondance RER A et RER B à Châtelet-les-Halles par un trajet en RER A jusqu’à la gare de Lyon complété par une fin de parcours en vélo.
A l’origine, c’est un Oyama Lexington à roues de 20″ qui se chargeait de cette besogne, avant que le Dahon Ios S9 à roues de 24″ ne prenne sa place.
Le fait d’opter pour des roues plus grandes rend le vélo plus encombrant quand il est plié et transporté dans le train régional, mais il présente l’avantage d’offrir un gain notable en rendement sur la route, et donc en efficacité dans le trajet.
Le niveau de praticité du vélo pliant dépasse le simple cadre du transport urbain, car, compact quand il est plié, il trouve sa place plus facilement dans le bureau, ce qui évite de le laisser dehors et augmente son niveau de sécurité contre le vol.
De fait, outre le trajet vers le travail, le Dahon Ios S9, comme l’Oyama Lexington avant lui, me permet de réaliser de nombreux déplacements que je rechignais beaucoup à faire en vélo par crainte d’être victime d’un larcin. Et il est devenu, au fil de son utilisation, le compagnon parfait pour la mobilité urbaine.
Le vélo électrique : le Ghost Hybride Kato S3.9
Les choses de la vie ont fait qu’un déménagement m’a rapproché considérablement de mon lieu de travail : de 29km, la distance à parcourir a été ramenée à 17km. Dès lors, un vélotaf complet, sans passer par le RER, devenait envisageable.
Néanmoins, même pour un habitué du vélo, cela représentait quand même un trajet plutôt long, et n’étant pas matinal pour un sou, je craignais d’être rapidement démotivé pour affronter les cotes et/ou de perdre énormément en temps de trajet par rapport aux transports en commun.
C’est ainsi que l’assistance électrique s’est ajoutée à la réflexion : grâce à elle, les 17km à parcourir pourraient être avalés à une vitesse moyenne supérieure à 20km/h, pour moins d’une heure de trajet, quelque soit le profil de la route et les conditions météorologiques.
J’ai initialement cherché un vélo urbain, puisque la ville est le terrain de jeu que je lui prévoyais. Mais je souhaitais disposer d’un moteur Shimano de la gamme E8000, et peu de vélo de ville en propose. Seul le B’Twin Elops 920 disposait d’un moteur qui me convenait, mais son look de baroudeur un peu chargé me déplaisait.
C’est alors qu’un vendeur d’Intersport, me voyant hésitant sur les vélos de ville de son rayon cycles, me glisse l’idée d’opter pour un VTTAE doté de pneus pour la route. Et il n’avait pas tort !
Car le VTT a l’avantage de disposer d’un bon moteur, pour les montagnes, et de se passer de tous ces équipements superflus pour moi que sont les portes-bagages ou les garde-boue.
Et parce qu’il était compliqué de trouver un VTT à moteur Shimano E8000 sur le marché français à un prix raisonnable, je me suis tourné vers le marché allemand en dénichant ce Ghost Hybride Kato S3.9.
Pour la ville, il a été équipe de pneus Michelin Protek Max Cross, ainsi que d’une béquille. Et il fait mon bonheur sur le trajet vers le bureau.
Initialement, je considérais que ce vélo pouvait aussi très bien être utilisé comme moyen de transport urbain, pour les petites courses ou les visites diverses.
Seulement, dans les faits, la valeur de ce vélo, autant sur le plan financier pour moi que sur le plan de la cote pour les éventuels voleurs, fait que je n’ai jamais vraiment osé l’attacher à l’extérieur, à l’exception du parc à vélo clos de mon lieu de travail. Au final, il ne m’a guère servi que pour aller au bureau… ce qui est déjà beaucoup !
Le VTT vintage pour la route : le Rockrider 640 « Neo »
Après quelques temps d’utilisation d’un VTT à assistance électrique pour un trajet domicile-travail urbain, l’expérience m’a apporté quelques indications intéressantes : le moteur m’aide dans les montées, certes, mais il se coupe bien trop vite sur le plat et les descentes, du fait de la limitation règlementaire à 25km/h.
Car, pour un cycliste expérimenté, cette vitesse est très rapide à atteindre, si bien que je suis régulièrement bloqué quand je l’atteins puisqu’au-delà, pédaler sur le plat demande un effort certain.
En essayant de réaliser le même trajet avec mon Rockrider 960, je me suis aperçu que le temps de parcours était sensiblement le même avec ou sans assistance électrique : en fait, ce que je gagne dans les côtes avec le moteur, je le perds sur le plat par rapport à mon VTT en carbone.
Certes, l’absence d’assistance sur le VTT me pénalise en montée et demande plus d’effort physique, mais même si c’est sensible, ce n’est rien d’insurmontable.
Alors, en partant de ce constat, s’est posée la question de l’utilité de l’assistance électrique pour quelqu’un qui, comme moi, roule très fréquemment au dessus de la vitesse d’arrêt de l’assistance électrique. Et je me suis demandé si un très bon vélo, léger et roulant, ne pouvait pas faire tout aussi bien le travail.
Il n’était pas question pour autant de faire l’acquisition d’un vélo de route juste pour en faire l’expérience. Néanmoins, l’idée restait d’avoir un vélo rigide, léger, et doté de pneus efficaces sur le bitume.
Par ailleurs, dans la mesure où le Ghost Hybride Kato avait trop de valeur pour que je puisse le laisser attaché à l’extérieur sereinement, je souhaitais disposer d’un vélo qui me servirait cette fois réellement pour les déplacements et les petites courses : il me fallait un modèle qui n’attire pas les regards auprès des personnes malintentionnées.
Or, je dispose d’un cadre de VTT des années 90, un Rockrider 640, en acier chromoly Areto avec un fourche rigide. D’un autre côté, je dispose également d’une transmission complète Shimano Deore XT M780, issue d’un ancien VTT, de roues complètes de 26″, et d’un guidon.
Autrement dit, j’avais tout ce qu’il fallait pour monter un vélo complet ! Et à partir de là, ce fut une évidence : je dispose de tout ce dont j’ai besoin pour tenter l’expérience d’un vélo de transport, typé route sur mon trajet vers le bureau et utilisable pour me rendre dans les magasins.
Il fallut toutefois réaliser quelques investissements : il me manquait un dérailleur arrière, une selle et des freins V-Brake, tandis que le moyeu arrière était à remplacer. Et surtout, il me fallait des pneus adaptés à un usage sur la route.
Néanmoins, je souhaitais quand même conserver la nature VTT de ce Rockrider 640, pour le rendre polyvalent, tout en optant pour des pneus réellement à l’aise sur bitume. Mon choix s’est alors porté sur les Schwalbe Land Cruiser Plus, qui, sur le papier, remplissait le cahier des charges.
Une fois ce Rockrider 640 « Neo » monté, les premiers essais sont encourageants : sur route, il est effectivement bien roulant, la section des pneus étant relativement fine pour un VTT (1,75″), et son rendement est intéressant. Son poids de 11,7kg lui offre une aisance appréciable, et malgré l’absence de suspension, il est fort confortable sur les sentiers et les pistes moyennement accidentées.
Et compte-tenu de son âge avancé, pas d’hésitation à l’attacher devant les boutiques : ce vélo sert réellement de moyen de transport urbain.
Néanmoins, après quelques dizaines de kilomètres parcourus, ce vélo s’avère finalement peu à l’aise sur mon trajet vélotaf. Pourtant relativement léger et plutôt roulant, sur le parcours bitumé qui sépare mon domicile de mon bureau, il montre une étrange mauvaise volonté à monter en vitesse.
Les premiers tours de pédales ne présument pas cela : il est assez nerveux et laisse penser qu’on pourrait le pousser dans ses derniers retranchements sans problème. Mais en réalité, sur des longues portions planes et à haute vitesse, on sent que mouliner le pédalier sur le 42×11 absorbe une partie de la force des mollets.
Peut-être est-ce dû aux pneus Schwalbe Land Cruiser Plus, trop consensuels ?
Quoi qu’il en soit, le Rockrider 640 « Neo » s’avère trop énergivore pour un vélotaf de 2x17km avec des cotes à grimper. Il l’est même plus que le Rockrider 960, avec un pédalier de 26/36 et des pneus VTT !
Mais en parallèle, c’est un vélo qui s’avère plutôt intéressant en tout-terrain : ses bonnes reprises permettent de garder une bonne allure dans les portions sinueuses, et malgré la fourche rigide, il s’avère très confortable en forêt.
Au final, ce VTT vintage ne pourra pas vraiment servir en vélotaf. Néanmoins, il pourra très bien m’accompagner sur les petits trajets utilitaires, dans les magasins notamment, où il saura rester accrocher aux mobiliers urbains sans crainte de disparaître.
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