Dans la série « J’ai essayé pour vous… », l’épisode du jour est consacré aux pneus Michelin Wild Race’R Ultimate Advanced 26×2,10, le tout monté en tubeless.
On ne présente plus Michelin, le fabricant clermontois de pneumatiques en tout genre (qui a aussi bossé sur le principe du métro sur pneus, mais ceci est une autre histoire…). Sa gamme Wild Race’R se compose de gommes spécialement étudiées pour une pratique XC et s’adresse tout particulièrement aux pilotes à la recherche du meilleur rendement et des meilleures performances face au chrono.
C’est donc l’occasion de vérifier sur le terrain les capacités du Bibendum à répondre aux exigences forcément élevées des compétiteurs et autres pratiquants intensifs.
Le pneu Wild Race’R est donc spécialement étudié pour favoriser le rendement. Pour cela, il s’appuie sur un dessin spécifique, revu d’ailleurs au début de la décennie.
Il se pare de crampons de taille et de hauteur relativement faible et assez espacés entre eux, ce qui permet de diminuer la résistance au roulement. En parallèle, l’accroche latérale n’en est pas pour autant oubliée, grâce à la présence de crampons sous forme de losanges, positionné sur les côtés de la bande de roulement.
Dans cette version « Ultimate Advanced », Michelin propose un Wild Race’R amélioré : l’utilisation d’une gomme spécifique, dite « Gum-X », permet d’améliorer la résistance à l’usure et le rendement, tout en contenant le poids.
A ce petit jeu, si on ajoute la présence des tringles souples, on arrive d’ailleurs à une valeur très convenable : 415g.
Bien entendu, comme l’ensemble de la gamme « Wild », hors Wild Run’R, ce pneu est Tubeless Ready (ou « TL-Ready »). Pourquoi s’en priver ? Ou plutôt… pourquoi ne pas se priver de chambres à air ?
Dans ce contexte, les pneus ont été montés sur des jantes UST, en l’occurence les Shimano Deore XT. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que… c’est une méga-galère ! Pourtant, le mode-opératoire est loin, très loin d’être compliqué !
Mais voilà : le pneu a un mal de chien à garder l’air lors des premiers coups de pompe. Et il semble que ce soit un problème très récurrent sur la gamme TL-Ready de Michelin, ce qui a même poussé le fabricant à publier une vidéo explicative !
En fait, le problème est que, lors du premier montage, le pneu ne s’accroche pas assez aux parois. La pression de l’air doit, normalement, le « pousser » contre elles, mais une simple pompe à pied n’a pas un débit suffisant pour le faire. Et l’une des solutions consiste alors à employer un compresseur, qui va envoyer un débit d’air suffisant pour pousser le pneu avant que l’air ne s’en échappe.
Mais comment imaginer un instant que l’achat de pneus Michelin Wild puisse nécessiter l’ajout d’un tel outil dans son panier ?
L’astuce (vérifiée et validée) consistera finalement à former le pneu en le montant dans un premier temps avec une chambre à air gonflée (ici à 3 bars). Une fois cela fait, et après avoir retiré la chambre à air et ajouté la valve tubeless, le gonflage peut se faire sans difficulté.
L’humidification des flancs avec une eau savonneuse ou avec un liquide de montage est très vivement recommandée, si ce n’est indispensable (j’ai réussi une fois sans).
Bref ! Après les déboires au montage (et les quelques 60ml de liquide préventif perdus), on gonfle à 3 bars… Oui oui, 3 bars ! C’est évidemment un choix volontaire pour favoriser le rendement. Le montage en tubeless permet normalement de descendre en pression, mais pour cette fois, j’ai pris le parti de rouler en « haute pression » parce que, d’abord, c’est une habitude, et, ensuite, pour mieux comparer avec le précédent montage, qui était en chambres à air avec des Michelin Wild Race’R de génération antérieure.
Donc, on gonfle à 3 bars, et en avant Guingamp !
Les premiers mètres, sur bitume et à allure modérée, montrent que ce pneu se comporte… de manière identique à son prédécesseur ! De manière positive, heureusement : sur une surface lisse comme les routes goudronnées, il offre un bon roulement et vibre très peu. C’est agréable.
Mais c’est à l’entrée des premières pistes boisées que ces nouvelles montes vont montrer leur plus grande qualité : un rendement de tout premier ordre ! Car, en effet, doté de ces Wild Race’R, le Nakamura Complite Carbon file encore plus vite qu’avant ! Le démarrage se fait au quart de tour, tandis que les relances sont franches et demandent moins d’effort.
Sur les parties roulantes, les performances sont également hautes. On tient la vitesse très facilement, y compris si la piste est cassante ou si elle monte légèrement, à un point où, parfois, sur un braquet de 42×11 (donc le plus grand développement possible sur une transmission Shimano 3×10 vitesses « classique »), on a l’impression qu’il y a encore des réserves sous la pédale.
C’est un peu comme si on s’était ôté d’un poids. Après tout, le montage en tubeless permet de s’affranchir des chambres à air, soit environ 200g chacune. En comptant le fait que les Wild Race’R Ultimate Advanced permettent, en plus, de gagner 180g par rapport à la génération antérieure, le gain se chiffre à 380g par roue ! Enorme !
Bien sûr, il faut compter à ce calcul le poids de 60ml de liquide préventif sur chaque roue, mais cette charge reste très inférieure à celle d’une chambre à air.
La gomme et la sculpture des pneus expliquent également ce haut niveau de performances. On ne ressent que peu de résistance au roulement, et donc peu d’entrave au pédalage.
On pourrait alors penser que les Michelin Wild Race’R se comportent comme des savonnettes et seraient instables. Que nenni !
Au contraire, leur tenue de route est exemplaire ! Sur piste sèche, telle qu’est son utilisation de prédilection, ils offrent une très bonne accroche dans les virages, Bibendum ayant eu la bonne idée de placer judicieusement des crampons sur les côtés de la bande de roulement.
Résultat : les single track ne prennent pas au piège, et donner des coups de guidon n’a rien d’un exercice périlleux.
Evidemment, on n’attend pas d’un Wild Race’R d’être aussi bon sur la boue que ne l’est un Wild Mud spécialisé ou même un Wild Grip’R polyvalent. Mais il n’empêche qu’il s’en sort malgré tout très bien sur les portions de terre légèrement humides.
Enfin, on ne peut pas passer sous silence l’excellent confort que ces pneus proposent. Malgré les 3 bars de pression, le vélo filtre bien les irrégularités du terrain.
Evidemment, la fourche Rock Shox Reba et le cadre carbone du Nakamura Complite Carbon y sont pour beaucoup ; néanmoins, le gain à ce niveau par rapport à la précédente monte pneumatique est particulièrement sensible.
Cela n’empêche pas l’ensemble d’être agréable, même à haute vitesse. C’est bien simple : sur les lignes droites ou les portions à faible courbure (bref, les endroits où on peut adopter une allure soutenue pendant un petit moment), on a l’impression de pédaler dans du velours même si la piste est irrégulière, tout en ressentant que le vélo nous rend bien l’énergie qu’on lui transmet et qu’on pourrait lui en donner encore plus.
Au final, les Michelin Wild Race’R laissent une impression extrêmement positive. Performants, confortables, efficaces, ils constituent une vraie réussite. Le tout à un prix de 40€ PPC (25€ sur les sites de VPC), compétitif à ce niveau de gamme et de performance.
Ils s’adressent avant tout aux compétiteurs et pratiquants intensifs sur le sec, qui cherchent à aller toujours plus vite. Surtout s’ils ont la possibilité de le monter en tubeless.
Les pratiquants moins « furieux » pourraient aussi y trouver leur compte, avec ces gommes qui leur permettraient d’user moins d’énergie pour plus de plaisir, plus longtemps, s’ils sont prêt à y mettre le prix, certes intéressant pour les passionnés, mais élevé par rapport à un usage loisir.
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