Le Rockrider 560 : un VTT de randonnée pour les performeurs en herbe

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Alteo
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Le Rockrider 560 : un VTT de randonnée pour les performeurs en herbe

Message par Alteo » mer. 22 févr. 2023 13:37


Chez Décathlon, l'éternel et habituel lei motiv est de proposer des produits destinés au grand public dans son sens le plus large possible. Mais pour autant, on n'en oublie pas la notion de qualité et de performance, et si l'enseigne propose une offre d'entrée de gamme peu onéreuse, elle se positionne tout aussi bien sur le créneau du matériel plus pointu, plus technique, et, bien sûr, plus cher. Et entre les deux, l'enseigne nordiste n'en oublie pas pour autant de s'adresser au public qui ne situe dans aucune de ces extrêmes.
Le Rockrider 560 en est l'exemple parfait, en étant un VTT issu d'une gamme à destination des utilisateurs avancés mais pas compétiteurs, tout en offrant des prestations huppées qui le rapproche des modèles de Cross-Country. L'occasion est excellente, ici, de vérifier si la formule est efficace.





Note : en l'absence d'un budget pharamineux, ce test a été effectué sur un modèle d'occasion remis en état selon les spécifications d'origine. Seul le dérailleur arrière diffère des éléments initialement proposés sur le neuf.





Le Rockrider 560, haut de gamme des VTT de randonnée sportive





Le Rockrider 560 (de seconde main)




Chez Décathlon, et pour l'ensemble des marques "passion" de l'enseigne ch'tie, la dénomination des gammes se compose d'un numéro à trois chiffres, dont le premier indique le niveau de pratique, le second précise le niveau de gamme, et le dernier ne constitue qu'un zéro de complément.





Pour ce qui est des VTT Rockrider, celle qui s'appelait encore B'Twin jusqu'en 2018 utilisait pour le chiffres des centaines le 3 pour les vélos destinés à celles et ceux qui souhaitent un matériel pour découvrir le VTT ou pour le pratiquer de manière occasionnelle, le 5 pour les personnes qui ont un usage régulier sans toutefois avaler des kilomètres de pistes au quotidien, et le 9 pour les praticantes et les praticants exigeants à la recherche du meileur matériel possible pour se faire plaisir, chercher les performances, s'entraîner, ou même participer à des compétitions.





Le Rockrider 560 ici présent appartient donc à la catégorie des VTT destinés à un usage régulier, mais pas intensif, et B'Twin le propose aux VTTistes qui ont une pratique orientée vers la randonnée, souhaitant éventuellemnet rouler longtemps mais asns titiller le chronomètre. Conformément à son positionnement de pratique, son objectif sera se mettre sa ou son pilote dans les meilleurs dispositions pour profiter de ses sorties, et pour cela, tout comme les Rockrider 520 et 540 placés en dessous dans la gamme, il privilégiera le confort.





Mais ce RR 560 se place en vitrine de sa catégorie, et en oppositions aux deux autres modèles cités précédemment, il propose une fiche technique qui lui permettra, sur le papier, de présenter un niveau de performance plus élevé.





En clair, on peut considérer que le 560 se veut être un VTT de randonnée prévu pour une pratique intensive... ce qui le met un peu dans une position intermédiaire entre les gammes 500 et 900. Cela souligne d'alleurs le paradoxe qu'il y a entre cette numéroration qui mélange la pratique et l'intensité : le VTT en tant que sport a ceci de praticulier qu'il peut se décliner en plusieurs disciplines, et B'Twin nommait ses gammes en mêlant niveau de pratique et positionnement. Or, on ne peut pas vraiment dire qu'un VTTiste randonneur roulera forcément moins qu'un coureur en compétition, tout comme on ne peut pas tellement affirmer qu'un modèle axé sur le confort sera forcément d'une gamme inférieure à un VTT de Cross-Countrry juste parce que ce dernier est plus performant.





C'est ce qui pooussera Rockrider à renommer ses gammes en indiquant la discipline : à partir de 2018, la numérotation à trois chiffres se précède de deux lettres qui peuvent être ST pour "Sport Trail" (randonnée sportive), XC pour "Cross-Country" ou AM pour "All-Mountain".





Il deviendra alors plus aisé d'indiquer que ce Rockrider 560 est bien un modèle de randonnée situé en haut de la gamme : son successeur s'appellera ST 900.





Le Rockrider 560 à la loupe





Géométrie quasiment identique aux Rockrider 520 et 540, mais cadre allégé et douille de direction conique : le cadre du Rockrider 560 allie confort et performance




Comme tous les constructeurs actuels, Rockrider propose un cadre pour chacune de ses gammes, qu'il décline ensuite en plusieurs modèles selon l'équipement et les spécifications techniques, variant le prix final en fonction des composants plus ou moins nobles qui sont présents en première monte et en restant cohérent avec le public visé.
Les VTT semi-rigides numérotés 500 disposent donc du cadre CGF (Confort Geometry Frame), qui, comme son nom l'indique, privilégie le confort, et comme son nom ne l'indique pas, la prise en main. Ils s'adressent avant tout aux pratiquants plus ou moins expérimentés, tournés vers une utilisation récréative, et cherchant à apprécier leurs sorties sans forcément titiller le chronomètre.
Les valeurs de reach (distance entre la selle et le guidon), assez courte, et de stack (hauteur de guidon), assez longue, trahissent une volonté de proposer une position de pilotage droite et rassurante. Par ailleurs, les bases, mesurées à 430mm, ne sont ni longues ni courtes pour un cadre 27,5" de VTT, et annoncent un comportement équilibré entre confort et nervosité.





Rockrider semble mettre un point d'honneur à proposer un modèle en quelque sorte "ultime" à chacune de ses gammes, et ne fait pas forcément les choses à moitié. Pour cela, le constructeur nordiste prépare d'abord une fiche technique sans concession, en respectant toutefois une certaine cohérence par rapport au niveau de pratique visé. En d'autres termes, et comme pour toutes les marques, il s'agit ici de choisir des composants et des périphériques de premier ordre pour équiper ce vélo.
Mais là où Rockrider va se distinguer par rapport aux pratiques de beaucoup d'autres marques, ce sera sur le fait que le cadre lui-même sera une variante améliorée de celui utilisé pour les modèles inférieurs.
C'est le cas pour la gamme Cross Country, dont le modèle vitrine est équipé d'un cadre carbone, contre aluminium pour les autres, mais on retrouvera la même idée dans la gamme "Randonnée sportive", car si les modèles 520 et 540 partagent strictement le même cadre, avec simplement un équipement basique pour l'un et une dotation plus huppée pour l'autre, le Rockrider 560 se distinguera clairement sur ce plan.





Ainsi, le cadre du RR 560 ressemble fortement à celui de ses petits frères, mais présente trois différences majeures : d'abord, les tubes sont dits "double-butted", donc plus fins au centre, pour un gain de poids annoncé à 300g.
Ensuite, le jeu de direction est conique, adoptant de fait un standard établi depuis longtemps en VTT, pour permettre l'adoption d'une fourche plus rigide et l'obtention d'une direction plus précise et plus directe.
Enfin, il existe une différence moins évidente à l'oeil, mais très significative : le boîtier de pédalier est situé plus haut, pour améliorer la garde au sol et permettre de mieux franchir les obstacles, ce qui appuie de fait la volonté de permettre au RR 560 de réellement s'évader sur les pistes escarpées.
Sur le papier, on a donc bien un VTT grand public capable de se comporter ponctuellement comme un modèle de Cross-Country proposant à son pilote de pouvoir se lancer occasionnellement sur une pratique VTT plus technique et plus soutenue. En revanche, il n'adopte pas tous les standards des modèles plus performants, notamment au niveau des axes de moyeux, qui restent à 9mm : pas d'axe de 12 ou 15mm et encore moins au format Boost. En outre, il ne propose pas non plus de passage de câble en interne pour plus d'esthétisme, ce que font certaines grandes marques à ce niveau de gamme. Mais évidemment, cela engendre un coût au montage, et on comprend qu'un modèle grand public qui se veut accessible financièrement puisse faire une impasse à ce niveau-là.













Côté équipement, Rockrider fait le choix d'une fiche technique sans concession mais en restant cohérent avec l'utilisation prévue. Les utilisateurs de ce vélo, qui chercheront davantage à rouler en sport-loisir, n'auront pas nécessairement besoin des composants les plus aboutis de Rockshox, Shimano ou SRAM, mais il faudra toutefois leur permettre de titiller une pratique plus soutenue quand ils le souhaiteront.





De fait, pour ce qui est de la transmission, hors de question de piocher dans les groupes hauts de gamme Shimano XTR ou SRAM XX1, le constructeur lillois va plutôt opter pour un groupe qui s'adresse directement aux randonneurs sportifs tout en offrant des capacités suffisantes pour un usage XC plus ou moins occasionnel. C'est donc le groupe SRAM X5 2x10 vitesses de milieu de gamme qu'on retrouve sur ce vélo, et même si ce n'est pas le modèle le plus prestigieux de l'équipementier américain, cela reste un choix généreux.
Pour le comprendre, il faut noter qu'à ce niveau de gamme et de tarif, les marques font bien souvent des compromis sur les éléments les moins visibles. Nombreux sont ceux à utiliser une cassette avec moins de pignons et une transmission avant issue du groupe Shimano Tourney ; chez Rockrider, on opte pour des marques moins connues, comme Microshift ou Prowheel.
Or, sur ce Rockrider 560, la transmission SRAM X5 est complète. Outre les dérailleurs et les manettes siglées X5, on retrouve un pédalier S600, une cassette PG-1020, et une chaîne PC-1031.
On remarque également que, contrairement à l'usage habituel, le dérailleur arrière n'est pas issu de la gamme supérieure pour ajouter du prestige : ici, le RR 560 assume totalement son SRAM X5 et semble montrer qu'il est bien conscient de s'adresser à des clients bien renseignés qui ne seront pas nécessairement sensibles à cet artifice auquel ont recourt beaucoup de constructeurs.





Du côté de la fourche, Rockrider suit la même logique que pour la transmission en choisissant un modèle permettant une pratique XC plus ou moins régulière, avec cette Rockshox 30 Silver. Pour la pratique visée, une Reba gonflerait le prix de manière disproportionnée par rapport à la manière dont elle serait exploitée, et la gamme 30 reste suffisante. Pour autant, le choix est fait ici d'installer un système de blocage au guidon, plus pratique pour du pur VTT, et s'accompagne de la commande Combo Lock, développée en interne par la marque nordiste.
On pourra juste regretter que le ressort ne soit pas à air, mais il est déjà intéressant, à ce niveau, de retrouver un modèle Rockshox, quand on a l'habitude de croiser plutôt Suntour.





Quant aux roues, si elles ne sont pas issues de grandes marques telles que Mavic ou DT Swiss, on ne peut pas nier que, sur le papier, elles semblent particulièrement flatteuses. Composées par Rockrider, qui les nomme "Aero Trail Pro", elles ne paient pas réellement de mine au niveau de l'aspect, avec des moyeux plutôt classiques et des jantes double-parois comme on en trouve sur toutes les roues de marque constructeur.
En revanche, composées de 28 rayons chacune, elles s'avèrent particulièrement légères et leur passage sur la balance impressionne : comptez 880g pour la roue avant et 1140g pour la roue avant. C'est pas mal du tout ! Car si cette valeur ne peut pas les assimiler à des poids plume, elles sont loin d'être des enclumes, et surtout, cela les rapproche du poids des Mavic Crossride, annoncé à 1985g, soit 895 à l'avant et 1090 à l'arrière.
Et contrairement aux autres modèles ST, Rockrider fait ce qu'il fait normalement pour la gamme XC : il les équipe de pneus de marque plutôt que d'opter pour les modèles siglés Rockrider. En l'occurrence, sur le 560, on retrouve les Hutchinson Cobra qui équipent également le modèle XC 900 en carbone, le top des semi-rigides lillois, rien que ça.





Les périphériques choisis par Rockrider se place également au haut du panier, avec les meilleurs poignées siglées B'Twin, les Comfort 920, un collier de serrage de tige de selle Ergo Lock, ou encore une selle Ergo Fit.
La potence de 80mm en taille L possède une cote moderne, tandis que le cintre, lui, est actuel sans être innovant, avec sa longueur de 680mm : la tendance du moment est plutôt de monter des cintres dépassant les 700mm voire atteignant les 740mm, mais celui du Rockrider 560 semble néanmoins convenir à un usage en randonnée sportive.













Le seul bémol qu'on peut réellement relever concerne les freins. D'origine Tektro et siglés B'Twin, il s'agit du modèle TKD32, fonctionnant de manière hydraulique et s'accompagnant de disques de 160mm. La marque est plutôt réputée pour proposer des alternatives peu onéreuses et se retrouve souvent à équiper des vélos d'entrée de gamme, quand les constructeurs cherchent à faire des concessions... ce que ne semblait pas vouloir faire le Rockrider 560 sur le papier.
Mais même si on est très loin du niveau de prestige d'un Shimano, un SRAM/Avid ou un Magura, il n'empêche que les produits Tektro sont plutôt efficaces et forment des milieux de gamme fort honorables. L'équipementier a quand même une grande expérience en matière de freinage, étant l'un des premiers à proposer des alternatives aux Shimano V-Brake quand le japonais les a sorties au milieu des années 90.
Le modèle TKD32 ici présent propose par ailleurs un système de retrait des plaquettes par vis et non par goupille, ce qu'on retrouve surtout sur les modèles haut de gamme chez les autres fabricants.
Dans tous les cas, le freinage ne devrait pas présenter de mauvaises surprises.





Bref, on tient ici un VTT à la fiche technique très flatteuse qui justifie bien son prix avantageux en magasin de 659€ à sa sortie. Son successeur, le Rockrider ST 900, proposé à 700€, va chercher à proposer plus de prestations mais fera pour cela des concessions dans les marques choisies.
Ainsi, il s'équipera de pneus plus polyvalents et plus adaptés aux variations météorologiques que les Hutchinson Cobra, mais les piochera dans le catalogue maison avec les Rockrider All Conditions 2.2, et il adoptera une transmission mono-plateau à 11 vitesses, mais abandonnera SRAM au profit de Microshift.
Le Rockrider 560 fera en parallèle son retour de manière temporaire dans une édition limitée dite ST 560 LTD, sortie au cours de l'automne 2020 avec une livrée actualisée.





Sur le terrain









Maintenant qu'on a fait le tour du propriétaire, il est temps de l'emmener sur les pistes écharpées. Inévitablement, on commence par faire quelques kilomètres sur bitume et cela suffit déjà à apprécier toute la légèreté de l'ensemble, pesé à 12,8kg... et cela constitue une très bonne surprise.
D'abord, les spécifications indiquées par Décathlon annonçaient un poids de 12,9kg en taille M, et on trouve donc une valeur légèrement inférieure sur un modèle en taille L. Chapeau bas !
Ensuite, pour un VTT de milieu de gamme destiné à des pratiquants qui ne chercheront pas à chasser le gramme et le chronomètre, cela lui offre un comportement dynamique fort appréciable.





Car le Rockrider 560 offre une certaine vélocité, et cela se sent dès le premier coup de pédale. Il donne tout de suite envie d'accélérer et seule l'accroche des pneus typiquement tout-terrain retient les velléités de vitesse sur les inévitables premiers kilomètres sur route.
C'est à ce moment-là qu'on sent toute la pertinence du choix qui a été fait de monter ces roues Aero Trail Pro : bien que s'agissant d'un montage constructeur, Rockrider réussit le tour de force d'obtenir un ensemble léger qui ne pénalise pas trop la transmission de la force de pédalage. Cette monte d'origine est très satisfaisante et on a franchement un peu de mal à vouloir les remplacer par des Mavic ou DT Swiss... en toute cas, tant qu'on ne cherchera pas à chercher la performance la plus haute.





Cette impression de légèreté est renforcé par la rigidité de l'ensemble, qui fait très largement sentir que la force envoyée par les cuisses a très peu de chance d'être gâchée : le rendement offert par le Rockrider 560 paraît, en effet, de haut niveau.
C'est encore plus fragrant quand on a connu le modèle 520 : lourd et souple, celui-ci semble disperser l'effort du pilote, quand le 560, en comparaison, donne l'impression de voler.





Mais il faudra toutefois nuancer cette première prise en main, qui s'est fait sur bitume pour rejoindre la forêt la plus proche. Non pas que cette idée de performance soit fausse, bien au contraire : une fois sur les pistes en terre, avec leur sol meuble et très irrégulier, le RR 560 confirme largement ce dynamisme entrevu sur le bitume. Il répond excellemment bien aux sollicitations du pédalier et offre des relances fort intéressantes. Il accompagne très bien son pilote sur les portions sinueuses et sur les petites secousses, sans perdre trop de vitesse.
Pour autant, on sent aussi et surtout qu'il ne propose pas non plus un niveau de performance qui en ferait une machine de course, loin de là ! Son comportement est loin d'être radical et ne mise pas à fond sur ses capacités d'accélération et de relance. Il faut dire que la géométrie ne faisait qu'indiquer cette orientation : il suffisait de se rappeler que les bases sont à 430mm, une valeur neutre, pour le réaliser.





Concrètement, cela permet notamment de ne pas avoir à trop sacrifier le confort et la stabilité. Et effectivement, force est de constater que ce VTT supporte très bien les secousses. Il le fait bien sûr sur le train avant grâce à la fourche Rockshox 30 Silver qui fait excellemment bien son travail, comme on pouvait s'y attendre de la part d'un modèle venu de la filiale de SRAM. A l'avant les chocs sont absorbés de manière particulièrement remarquable, et aucune perte de motricité se fait sentir. Bien sûr, il faut trouver les bons réglages de la dérente pour parvenir à ce résultat, mais il est indéniable que la Rockshox 30 Silver est performante dans le domaine de l'amortissement.
Le pompage est d'ailleurs assez peu présent, et le blocage au guidon permet justement de le limiter à son strict minimum, voire à l'éliminer totalement.
Mais la fourche n'est pas la seule à jouer un rôle dans le confort remarquable de ce VTT. Il serait injuste de ne pas mentionner le cadre, dont le train arrière, pourtant non-suspendue, absorbe bien les petits chocs. et aide à ne jamais maltraiter vraiment le pilote. Surtout certaines portins de piste irrégulièrement, l'ensemble est même scotché au sol, et on parvient à toujours envoyer de la puissance au pédalage, même sur des endroits où on s'attend à rebondir. C'est plutôt intéressant.





On comprend donc qu'on a affaire ici à un VTT parfaitement équilibré qui ne sera ni ultra performant ni ultra confortable, tout en étant ni ultra pataud ni ultra inconfortable, et qui parvient à proposer uen belle efficacité sur le terrain.
Le RR 560 s'avère alors parfait pour les VTTiste qui visent majoritairement un usage de randonnée sportive tout en gardant un potentiel de performance sous la pédale pour éviter d'être bridés dans les parcours techniques.
La prise en main est intéressante, avec une position de pilotage particulièrement droite. A ce sujet-là, d'ailleurs, il est à noter que la valeur de reach est légèrement inférieure à taille équivalent à celle d'un Rockrider 960 prévu pour le XC pur, et se dernier se retrouve entre deux tailles de RR 560. Habituellement, quand on est entre deux tailles, on conseille plutôt d'opter pour la taille inférieure pour la maniabilité ou la taille supérieure pour la stabilité, mais sur ce 560, il est possible de se sentir mieux sur la taille supérieure. C'est un point à surveiller individuellement, en cas d'achat.





Le reste de la géométrie est plutôt classique, avec notamment un angle de direction de 69,5°. Mais c'est loin d'être un inconvénient, et cela annonce surtout une très forte accessibilité, en adéquation avec le crédo de Décathlon : le RR 560 est un modèle très grand public, extrêmement facile à apprivoiser. Et cela se vérifie également sur le terrain, avec un comportement très sain qui ne prend pas par surprise.
On le disait plus haut, le cintre de 680mm est actuel sans être innovant pour du VTT, mais sur le terrain, il s'avère que le guidon s'appréhende très bien en main et se manie aisément, montrant qu'il est capable de répondre aux éxigences du plus grand nombre.
L'empattement est assez long, et on craignait pour la maniabilité, et finalement, elle s'est avérée plutôt satisfaisante pour l'usage prévu. Elle ne pénalise pas la prise en main, et c'est bien l'essentiel.





Il faudra néanmoins réserver ce VTT à un usage par temps sec, car les pneus Hutchinson Cobra d'origine n'offrent pas vraiment l'accroche nécessaire sur sol humide. S'ils s'en sortent très bien sur le roulant, ils peuvent s'avérer surprenant dès qu'il faudra aborder des virages sur sol meuble. Le train arrière, notamment, donne une impression de flotaison dès qu'on s'engage sur des portions de terre humides, même légèrement. Rien de dangeureux,toutefois.
Cela se résoudra bien sûr avec un autre pneu plus adapté, au moins sur la roue avant. Et à côté de cela, si on se cantonne à des sorties printanières ou estivales par temps secs, ils satisfairont le pilote par leur côté très roulant et leur excellent rendement.





Les freins Tektro TKD32 se révèlent efficaces, mais sans réel plus. Pas aussi mordants qu'un modèle Shimano ou SRAM, pas aussi progressifs, ils font toutefois leur travail correctement. L'aspect un peu massif des leviers ne les empêchent pas d'être agréables à manipuler. Et on apprécie la praticité de l'entretien : le fait que les plaquettes sont retenues par une vis et non une goupille comme sur les entrées de gammes des fabricants plus réputés facilite leur remplacement, et l'utilisation d'un système hydraulique à base d'huile minérale rend aisée les purges.
On ne suggèrera toutefois pas ces freins à une pratique autre que la randonnée sportive, voire éventuellement le Cross Country, car ils ne paraîssent pas suffisamment efficaces pour les grosses descentes.





On n'a pas parlé de la transmission... et à vrai dire, c'est un peu parce qu'il n'y a pas grand chose à en dire. Rockrider a fait le choix d'un double-plateau entraînant une cassette 10 vitesses, ce qui est cohérent offrir une plage de fonctionement très large, entre montée de forts dénivellés et atteinte de hautes vitesses sur le plat et les descentes. Le grand pignon de 36 dents combiné au petit plateau de 24 dents permettra même aux moins entraînés de gravir un macimum de côtes.
Le groups SRAM X5 retenu sur ce RR 560 est totalement sans surprise : efficace, précis et rapide, il sera quand même moins performant que les groupes supérieurs mais saura remplir sa mission sans le moindre souci. Le levier permet de passer à 4 pignons plus grands d'un coup, ce qui permettra de pouvoir réagir vite sans poser le pied quand on est surpris par une côte raide et soudaine.
On pourra peut-être regretter que la cassette PG-1020 et la chaîne PC-1031 rendent le passage de vitessse un peu brutal quand on passe à un pignon plus petit, mais ce n'est pas réellement gênant. Ce sont des choix de compromis, comme le font habituellement les constructeurs, mais au moins ils proviennent de Sram, et non d'une marque low cost, comme Microshift ou Sunrace.





En conclusion





Le Rockrider 560 est un réel choix d'équilibre fort intéressant. Il n'intéressera pas les sprinters et les compétiteurs purs et durs en quête de la performance la plus élevée possible, mais son confort, sa stabilité et son excellente prise en main en font un très bon randonneur. Le faible poids et le rendement supérieur à beaucoup d'autres modèles de cette catégorie lui confèrent une facilité de roulement qui n'entravera pas une utilisation plus technique et plus soutenue.





Les VTTistes qui souhaitent un vélo pour pratiquer le tout-terrain de manière sportive et ludique à la fois devraient apprécier ce modèle de Décathlon. Ils y trouveront un compagnon de piste qui n'aura, pour autant, pas peur d'affronter des sollicitations plus importantes et qui saura y répondre au moment où il le faudra.





Son prix, indécemment bas par rapport au niveau de prestations qu'il offre, est un argument qui pèse de tout son poids dans la balance : il sera difficile de trouver plus performant et mieux équipé ailleurs, d'autant que ce RR 560 peut aussi s'adapter ponctuellement à une utilisation Cross Country, ce qui peut en faire un VTT d'entraînement pour bien moins cher qu'un XC d'entrée de gamme.





Les furieux du chronomètres préfèreront un moment plus axé XC et bâti pour la vitesse à l'état pur.





Il n'est malheureusement plus proposé dans le gamme actuelle de Rockrider. Son équivalent à ce jour est le Rockrider Explore 540, qui n'est pas, contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, le descendent du ST540 : comme le Rockrider 560, ce modèle Explore 540 coiffe la gamme 500 avec un cadre double-butted et une douille de direction conique, et il ne fait pas appel à des dérailleurs Microshift, faisant confiance à Shimano et son groupe Deore.





Que peut-on améliorer dessus ?





Pour ce qui est de la question de l'upgrade, on va avouer qu'il est à la fois facile et à la fois un peu compliqué de lui apporter une réponse bien tranchée.





Il faut dire qu'il possède tout ce qu'il faut pour le niveau de pratique visé, et que son poids, pour un VTT, est quand même très honorable. Il n'est pas si évident de conseiller un remplacement des roues, de la transmission ou de la fourche pour gagner en performance, tant qu'on reste dans une pratique de randonnée sportive, car les équipements d'origine suffisent très largement pour cela et sont même d'un niveau permettant de débuter ou de s'entraîner en Cross Country.





D'un autre côté, ils ne sont pas non plus les modèles les plus pointus proposés par les marques de composants, et ne sont pas nom plus adaptés à une pratique très intensive.Il y a donc une énorme marge de progression sur tous ces postes, mais dans ce cas, il faudrait dépenser une somme qui équivaudrait quasiment au prix du vélo neuf rien que pour lui offrir des performances de premier ordre. La question de l'intérêt financier d'un upgrade, placé face à l'éventualité d'un achat d'un modèle taillé pour le XC et directement plus abouti comme le Rockrider XC 500 ou même le Rockrider XC 100, dont le cadre 29" est autrement plus travaillé, se posera largement.





Néanmoins, on ne peut pas nier que le cadre du Rockrider 560, bien que de construction classique, possède un potentiel certain pour s'aventurer sur des parcours plus techniques à un rythme plus effréné, en offrant une accessiblité et une prise en main extrêmement aisé. Il a largement le potentiel pour satisfaire un crosseur qui cherche la performance sur une monture confortable.





Donc, si vous possédez un Rockrider 560 et vous ne souhaitez pas nécessairement vous en séparer, un upgrade n'est pas forcément dénué d'intérêt : cela peut vous permettre d'exploiter son cadre à son plein potentiel et d'obtenir un VTT de Cross Country pas trop radical, axé vers la performance mais équilibré avec du confort et de la stabilité. Et pour cela, il y a plusieurs possibilités.





Avec un budget extensible, il y a déjà un gain énorme à attendre de la fourche. La Rockshox 30 Silver dispose en effet de plongeurs en acier et d'un ressort hélocoÏdal : opter pour des plongeurs en magnésium et un ressort à air peut laisser espérer un gain non-négligeable de 400g. La possiblité la moins onéreuse chez Rockshox serait une XC30 Gold, mais Suntour peut également être une alternative avec la Raidon ou l'Epicon. Une Rockshox Reba, conçue pour le XC, serait un excellent choix.





Les roues constituent l'autre grande marge de progression. Malgré leur légèreté et leur efficacité, les Aero Trail Pro d'origine restent inférieures à des modèles haut de gamme, comme les Mavic Crossmax. Mais avant d'envisager un changement à ce niveau, le moins onéreux consisterait à opter pour un kit tubeless, constitué d'un fond de jante étanche, de valves et d'un liquide préventif, et d'en profiter pour remplacer la monte pneumatique un peu trop taillée pour le sec, en particulier si vous prenez plus ou moins régulièrement des portions de terre humides. Si vous aimez les vélos à haut rendement, un Continental Race King à l'arrière doublé d'un Cross King à l'avant fait des merveilles. Mais ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.





Enfin, la transmission constitue l'autre grand poste d'amélioration possible... sur le papier, tout du moins. Le Sram X5 2x10 n'est pas spécialement mauvais, mais deumeure un groupe de milieu de gamme. Il est largement possible de trouver plus prestigieux, au sein de chez Sram ou en passent chez Shimano, avec les Gx ou XX américain, ou les SLX ou Deore XT japonais. C'est d'autant plus vrai que la généralisation des mono-plateaux à 11 ou 12 vitesses tend à rendre obsolètes les cassettes à 10 pignons sur les VTT haut de gamme.
Mais c'est un choix à nuancer très fortement : comme on l'a déjà dit, le Sram X5 2x10 s'avève fiable et suffisamment efficace pour de la randonnée sportive. En outre, cette transmission offre une polyvalence incomparable, parfaitement en adéquation avec l'utilisation visée par ce Rockrider 560.
Il ne nous semble donc pas indispensable de la remplacer par une transmission mono-plateau. Sauf s'il s'agit de passer à une gamme supérieure chez Sram.
Par contre, à moins d'être un aficionado du pédalier à une couronne, les modèles Sram Sx ou Sram Nx ne paraissent pas, de notre point de vue, constituer une plus-value suffisamment intéressante face au X5 pour engager une dépense.



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